Local Gestures
because the personal is cultural
The show consists of eleven songs based on as many poems by Canadian author P.K. Page, put into music by trombone player Scott Thomson and his band, The Disguises. For the most part, Hood sings while three dancers take the stage. All performers are given some leeway to improvise.
In the beginning, the dance is just as jazzy as the music that accompanies it; in these small circle walks executed by the dancers, as well as in the partner work, with its musical comedy airs, though with the messiness of contemporary dance and the hesitations of improvisation. The dancers’ footsteps, heavy, vibrate all the way to the first row. They keep an eye on each other. The other’s movement can’t be counted on, but the other can. In improvised dance, it is the physical interaction between the performers, with its risk factor, that is most compelling. However, in most instances I’ve witnessed, dancers tend to fall back on the safety of solo work (except in contact improvisation, obviously). After the opening section, such is the case here. One can also notice the movements that dancers tend to fall back on. When they do reach out for the other, it is often more an interruption of their movement through the space as their arm prevents them from moving forward. Just as they brush aside the partner work, so they do with the more jazzy dancing. That is until the solo by Alanna Kraaijeveld in the middle section of the garden poems, “Picking Daffodils,” when she executes small steps while remaining in the same spot, spins, and moves her arms about excessively. Like in musicals, this solo looks like a duo with a missing or imagined partner; or, where the audience is the partner in what is the antipode of the private dance, a dance that only exists to be seen. With a sing-songy voice that effectively masks Page’s poetry, Hood offers a show that often feels like a jazz version of R. Kelly’s Trapped in the Closet. October 2-4 at 7:30pm & October 5 at 4pm Monument-National www.tangente.qc.ca 514.871.2224 Tickets: 23$ / Students: 19$
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C’est le souvenir le plus marquant de tout mon temps au primaire. Elle était venue dans chacune de nos classes en début d’année scolaire pour se présenter. J’oublie aujourd’hui son nom et la nature exacte de son rôle pédagogique. Ce qui ressortait à mes yeux d’enfant était ses béquilles : une à chaque main. C’était la vraie raison de sa visite, pour démystifier ça, question de mettre la chose de côté pour faciliter son travail. Un manque d’oxygène à la naissance. C’est tout ce dont je me souviens. Un jour, pendant l’heure du dîner, deux élèves courraient dans le corridor. Ils ne faisaient rien de mal. Ils ne faisaient qu’être des enfants. Tout de même, il demeure qu’en tournant un coin, ils n’ont vu que beaucoup trop tard l’éducatrice qui avançait tranquillement de l’autre côté. Le gamin qui tentait de filer entre les doigts de son copain heurta la femme, ses béquilles glissant contre le plancher jusqu’à ne plus le toucher. Avant qu’on ait compris quoi que ce soit, elle était étalée contre le sol. Les deux garçons étaient maintenant complètement immobiles, la bouche ouverte et muette, un regard horrifié sur le visage. Il était de même pour nous tous. Nous étions figés, comprenant avant même d’avoir essayé que nos petits corps d’enfant étaient impuissants devant ce corps trop grand pour recevoir notre aide. La femme tentait tant bien que mal de se relever par elle-même à l’aide de ses bras, mais c’était peine perdue. Ses efforts ne se traduisaient qu’en tremblements, des tremblements dans lesquels on ressentait sa panique. Ce ne fut qu’une question de secondes, sûrement, mais le mot qui nous vint quand un adulte est apparu : enfin. Il l’aida à se relever tout en lui tendant ses béquilles. Nos yeux étaient rivés sur elle. Dans les siens : des larmes qu’elle tentait tant bien que mal de refouler. Encore aujourd’hui, quand je repense à ce moment, la douleur m’envahit. Cet incident est si marquant pour moi parce que c’est dans ces quelques secondes que le sens de plusieurs mots s’est révélé à moi : l’horreur, l’impuissance, la panique, la douleur, l’humiliation, l’humilité. Pas étonnant que la différence entre ces deux derniers mots ne se révèlent qu’à la septième lettre. Et, tout à coup, tout ça me revient. Dès que la lumière frappe le corps nu de la danseuse Holly Bright, elle s’écroule. Elle tente de se relever mais ses membres, recroquevillés, ne coopèrent pas. Ses tentatives se transforment en reptation le long de ce chemin lumineux, vers la lumière duquel il émane. Enfin, elle parvient à se relever. Aidée de ses mains, elle balance sa tête d’avant en arrière. Au départ, le mouvement est lent. Sa tête se repose brièvement dans le creux de ses mains. La vitesse devient toutefois de plus en plus accrue. Les mains sont des catapultes. Le confort n’y est plus. Son bras droit, tendu, descend vers le sol avant de remonter tel un pendule. Ses bras s’étendent, s’ouvrent vers l’avant. « Yes… Teeth… » Pendule. Ouverture. « Yes… Lips… » Pendule, ouverture. « Yes… Kiss… » Ouverture. « Yes… Sing… Yes… Joy… Yes… Love… Yes… Fear… Yes… Blood… » Et puis peu importe les mots qu’elle dit puisqu’à n’importe quel elle répondrait « Yes, » puisque tout est dans la vie, tout est par la vie, et c’est à elle, chaque fois, qu’elle dit « Oui » alors que le rouge envahit le haut de son corps. Elle regarde le public, sans peur, sans gêne, sans affront. Elle est notre égale, humaine. C’est une performance phénoménale de Bright dans un court solo chorégraphié par Susanna Hood. À voir absolument. Costing not less than everything fait partie d’un programme triple de Susanna Hood et Sarah Bild. Sarah Bild & Susanna Hood 18, 19, 23, 24, 25, 26 février à 19h30 20, 27 février à 16h00 Tangente www.tangente.qc.ca 514.525.1500 Tarif régulier : 18$ / Tarif réduit : 14$ |
Sylvain Verstricht
has an MA in Film Studies and works in contemporary dance. His fiction has appeared in Headlight Anthology, Cactus Heart, and Birkensnake. s.verstricht [at] gmail [dot] com Categories
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